Voilà quelques temps que je n’étais pas venue vous parler de danse, et pour cause. Je crois que j’ai perdu ce petit truc, cette petite flamme, cette sensation de challenge.
Après mon agression de septembre j’ai même eu envie de tout plaquer. Je me suis demandée si je n’avais pas été, indirectement, encore victime de préjugés (bah quoi tu danses nombril à l’air et tu veux pas que … bref c’est encore difficile d’en parler, même ici).
Une semaine après je devais remonter sur scène, c’était insurmontable. Mais les copines ont su trouver les mots, j’y suis allée. Et bien évidemment, juste avant d’y aller, j’ai capté une petite phrase assassine : « t’es content hein, tu vois de la peau et c’est gratuit ! » (juré que c’est vrai, les joies des restaus, même privatisés), j’ai fait mon passage, anéantie, j’ai pleuré. Et je n’ai plus re-dansé.
J’ai continué mes cours c’est vrai, mais mon corps m’ayant particulièrement lâché cet hiver (surement le cercle vicieux de la longue bataille santé/mental) j’ai l’impression d’avoir perdu tout mes acquis et de ne plus progresser.
Je ne trouve plus la motivation pour faire des stages, cette boulimie aussi m’a quitté. Comme si je ne voulais plus me montrer.
Pourtant au fond de moi ça me manque, mon corps hurle son envie de créer et d’évacuer tout ça…
Mardi, je suis restée assise, j’ai regardé mes copines et j’ai souri. J’ai senti que c’était là, pas très loin, mais qu’il fallait un déclic, que ce n’était pas encore le moment, mais que ça reviendrait.
Pas besoin de grands discours, je sais qu’elles sont là, un regard a suffit pour que je le comprenne, elles m’attendront !
Alors même si cet article n’est pas aussi drôle que les autres, pas aussi long, il fallait que je vous en parle. Que je vous explique. Que je vous dise que je suis là, moins là, mais là quand même.
On m’a envoyé il y a peu des photos de cette époque, et ça a été un choc. Je ne me reconnais pas. Je ne suis tellement plus la même qu’il y a 6 mois…
J’ai désormais besoin de retrouver un équilibre entre ce cœur tout cassé, ce corps que je méprise mais que d’autres désirent (trop et mal), que je retrouve la force de me surpasser malgré les gros coups de fatigue que ma maladie impose, il va me falloir malgré le déni ma bonne volonté le temps de me reconstruire, de reprendre à nouveau le contrôle de ma vie.
Je vous embrasse et j’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de cette absence de rire dans cet article, mais la vie est ainsi, il y a des jours où on a besoin de plus de paillettes que d’autres !
Et vous mes copines danseuses, avez-vous déjà eu des envies de tout envoyer sur les roses ? Pourquoi ? Et comment avez-vous réussi à continuer ? Dîtes moi tout !