Je vous en ai déjà parlé, Autant en Emporte le vent figure en bonne place parmi mes livres préférés, mais aujourd’hui j’ai décidé de lever le voile sur :
pourquoi j’ai tellement aimé LA comédie musicale que tout le monde voudrait oublier.
Il y a ceux qui me connaissent depuis toujours et qui me prennent pour une gentille folle et puis il y a ceux qui me connaissent depuis peu et me prennent pour une folle tout court… Mais une chose est sûre, tout le monde s’accorde à dire que je suis relou avec ce spectacle !
(je vais essayer de ne pas faire aussi long que le livre mais …)
Pour faire court, il m’a aidé à m’accrocher à ma passion, à pas sombrer dans les méandres de cette période bénie qu’est l’adolescence, qui pour moi était plutôt intériorisée (ouais j’aurai préféré péter des vitrines plutôt que d’être l’ado dont on se moque tu sais), l’éternelle victime au bahut parce qu’un peu trop (doux euphémisme) sensible…
Celle qui fui le conflit, celle dont on pique les idées en lui disant qu’elles sont trop nazes de toute façon, tout ça pour s’en attribuer le mérite (oui j’ai grandit avec un vampire mais pas un gentil vampire*), celle qu’on accuse de copier le dit vampire* alors qu’en fait c’était l’inverse, celle qui trainait avec les marginaux (entendre par là les bons élèves BCBG et/ou les gothiques/skateurs de l’époque) mais qui ne comptait jamais parmi les « populaires »…
* Peut être qu’un jour je vous raconterai comment j’ai grandit avec un vampire… mais aujourd’hui je vais plutôt vous raconter comment à 17 ans, j’ai enfin commencé à me construire !
Un peu comme si je faisais enfin le deuil de cette ado blessée, la trentaine est là les évènements se suivent et ne se ressemblent pas ou pas, et j’ai beau faire, il y a toujours un lien, un petit détail (même tiré par les cheveux) qui me ramène à ce spectacle, à cette époque.
Donc, comme je ne crois toujours pas au hasard, je me dis que ce n’est pas pour rien si le puzzle se remet en place en ce moment, si les cycles se clôturent de façon improbable un peu comme ils ont commencé, sauf qu’aujourd’hui je sais en tirer les enseignements qui s’imposent !
On va encore dire que j’accorde trop d’importance à des détails, que je symbolise tout…
ET ALORS !
Il était une fois, une ado mal dans sa peau, mais passionnée de danse depuis ses 3 ans.
Mais un jour, comme tout danseur boulet qui se respecte patatras, la chute, le drame : L’entorse, celle qui fait mal à la cheville et au moral, celle qui dure.
Et là, tout s’est enchaîné si vite que je ne suis plus sûre moi même de l’ordre dans lequel tout est arrivé
- les blessures
- la kiné (qui n’a servit à rien)
- Re blessure (30/9/2003)
- Le chirurgien (oui oui le soit disant cador de la région qui veut absolument t’opérer à tes 21 ans mais qui dit qu’en attendant tu dois te tenir tranquille… il m’attend encore)
- Le kiné miracle !
- Le magnétiseur (Desmeur ce héros)
- La prof
délicatequi te dit que tu es trop grosse et pas en harmonie avec le reste du groupe, la recherche d’une autre prof (bonjour Sophie D.) - La reprise de la danse pour de vrai …pour de bon (6 janvier 2004)
Mais toujours est-il qu’on entrait dans les années Autant en Emporte le Vent, le spectacle musical (signé Gégé Presgurvic qui, fort de son succès avec Roméo et Juliette, s’est enflammé, et, nous a pondu l’adaptation du livre préféré de sa fifille).
Vous savez ce que s’est (ou pas), on découvre un single on aime bien, on attend sagement la suite, on adore, à l’époque les plateaux TV s’enchainent et on les voit partout.
Pendant que je soignais ma patte folle (et mon moral) les voir et les entendre a été d’un réconfort incroyable. Ça dansait pas trop mal (doux euphémisme), et je trouvais (sauf exception) que ça chantait bien aussi.
Et surtout, ils m’ont tous fait prendre conscience qu’il était hors de question que je laisse tomber ce qui me tenait le plus à cœur, moi aussi je voulais continuer à danser quoi qu’il m’en coûte !
Je ne pouvais pas réaliser mon rêve en l’état : devenir danseuse pro (j’avais 16 ans ne me jugez pas !) mais rien ne m’interdisait de transformer un peu mon rêve et de continuer à me faire plaisir, à rêver, à danser, à vivre !
J’ai puisé dans ce spectacle (entre autre) et dans cette troupe l’énergie de transformer mes désirs et d’en faire ma réalité.
Résumons, début de la promo => 2003 (à ce moment là j’ai 15 ans, nous sommes donc à la moitié de ma vie), la première le 30 septembre 2003 (et moi à
Fos sur Mer900 km), les blessures tout ça tout ça, les douloureuses séances de kiné (merci Guillaume si un jour tu passes par là !), 20 avril 2004 sort le DVD (et la VHS aussi, de rien pour le coup de vieux) mais interdiction de le regarder puisque nous n’avons pas encore vu le spectacle, nous pauvres provinciaux, la reprise de la danse (le 6 janvier, anniversaire de Vincent Niclot).
Donc en attendant je détruit la forêt amazonienne collectionne les articles et imprime tout ce que je peux, je retapisse ma chambre, je dévore le bouquin (dont je suis toujours folle amoureuse)…




























… Arrive enfin juillet 2004 !
Je vois le spectacle, MON spectacle ! Inutile de vous dire que comme toute bonne fan qui se respecte j’ai prié pour ne pas avoir les doublures de mes coups de cœur !
Et oh joie infinie, NON !
Ils sont là, enfin 3 sur 4 mais (sans vouloir être désagréable) les deux principaux sont là !
Mais qui donc ??
Pour être honnête, j’ai pleuré à peu près toutes les larmes de mon corps du début à la fin, je ne peux pas mieux résumer.
Une seule et unique fois, pour un spectacle qu’on a tant attendu, (je crois que ma boulimie vient de là, je ne veux plus perdre une miette de quoi que ce soit) c’est dur. Heureusement qu’il y a le DVD que je connais encore par cœur (il a d’ailleurs déménagé avec moi dès la première petite –coucou maman– valise).
Et après :
Suite à cela, dès le lundi 5 juillet 2004, j’entamais ma première Master Class en danse.
Et le rapport il est où me demanderez-vous ?
Et bien figurez-vous que mon école de danse avait organisé une semaine avec l’assistant chorégraphe (j’ai horreur de ce terme surtout quand on connaît le talent et l’implication réelle de ce monsieur) de Kamel Ouali, j’ai nommé Stéphane Jarny !
J’ai adoré cette semaine là. J’ai découvert un chorégraphe génial, qui ne laissait personne en arrière, et était bienveillant. Ça m’a encouragé à « aller voir ailleurs » (comprendre d’autres profs et d’autres styles) et conforté dans la voie de la danse. Il y avait tant de choses encore que j’allais découvrir, notamment dans le monde merveilleux de la Danse Orientale.
Aujourd’hui il se consacre essentiellement à la mise en scène pour entre autres la télévision, le Crazy Horse et… Saturday Night Fever !.
Et devinez qui signe la chorégraphie de ce même spectacle ? Malik Lenost !
Et devinez qui, après avoir dansé sur le Roi Arthur, je retrouve aussi en coulisse de ce sus-dit spectacle ? Valentin Voossenat !


L’air de rien, les années ont passé et les rencontres se sont enchaînées. Vous savez ces petites choses qui vous font sentir au bon endroit, au bon moment.
J’ai retrouvé un de mes danseurs chouchous Salem Sobihi sur le Roi Soleil, puis sur Cléopâtre et… avec Vincent Niclo (qui a perdu son « T » dans la bataille mais c’est bien le même) plus récemment dans les Parapluies de Cherbourg.



Il était mon coup de cœur, je suis devenu son boulet nous sommes devenus amis (Salem, je te kiiiiiiiiifffe tu peux pas savoir, merci de me supporter encore et toujours) et grâce à lui j’ai rencontré une jeune femme qui a une grande place dans mon cœur quoi qu’il puisse arriver (A. si tu passes par là) !
Dans la famille « danseurs géniaux« , j’ai eu en cadeau pour mes 18 ans un stage de danse avec une autre danseuse géniale de ce show : Laurence Perez (que j’avais retrouvée par hasard sur les Enfants du Soleil l’année d’après). J’avais adoré son sourire espiègle et je la trouvais tellement pétillante. Merci maman ! Joyeux 18 ans !
C’est à chaque fois un pur bonheur de pouvoir les voir et les revoir sur scène ou en studio… Toujours la même sensation de renaître et de me retrouver… de me sentir vivante (bon on dira rien sur le retour à la réalité parfois assez violent).
Le plus marrant c’est que sauf exceptions , je ne fais pas exprès de les retrouver…
C’est d’ailleurs au moment du Bal des Vampires que je me suis aperçue qu’il y avait toujours ce lien improbable (Retrouver Hélène Buannic danseuse sur le spectacle et rencontrer Joanna qui avait formé un « BoysBand » avec Vincent quelques années avant tout ça ! J’avais prévenu que parfois c’était tiré par les cheveux …).


Et toujours chez les Vampires, j’ai rencontré le charmant (et non moins talentueux) Pierre-Antoine Brunet (vampire blond sur la photo) ainsi que le génial David Alexis, je m’en vais les applaudir dans Priscilla Folle du Désert et qui se trouve à ses côtés ??
Delphine Attal et Jérôme Zerbi, ça ne s’invente pas !




Au bon endroit, au bon moment je vous dit… Un peu comme un repère (je vois dans vos yeux que vous me prenez pour une folle).
Mais imaginez-vous, prendre une place de concert pour applaudir une amie (rencontrée chez les Vampires aussi, si, si je vous jure) en juin 2016 (la Joanna citée plus haut), et retrouver à ses côtés : Joël O’Cangha ?!


Joël avait eu à l’époque la lourde tâche de porter « Tous les Hommes » le premier single du show. Pari plus que réussi !


Mais pour être honnête, je découvre cette année seulement toute la puissance de sa voix grâce à sa participation à Gospel pour 100 voix, aux côtés de … Dominique Magloire (il reste quelques dates en juin avant leur pause annuelle et si vous avez l’occasion de voir ce show allez-y les yeux fermés, et le cœur ouvert !)


Mais tu nous avais dit qu’ils étaient 4 !
Sophie Delmas
Cette femme, je l’ai admirée dès la première seconde !
Belle, gracieuse, charismatique, une voix magnifique, un petit grain de folie qui me parle…
Elle dégage quelque chose de profondément humain, de rassurant, de classe, de digne et de gentil. Celle à qui on rêverait de ressembler !
Et ça n’a pas loupé, lors de notre première rencontre en automne 2015 ce ressenti a été plus que confirmé. Un vrai rayon de soleil !
Vincent Niclo(t)
Avec ou sans T c’est Lui qui a été le plus présent ces 14 dernières années (artistiquement parlant j’entends !!). Premier vrai chagrin d’amour au moment de la sortie de son premier album. Son retour avec les Chœurs de l’Armée Rouge au moment où je perds mon grand-père. Tant que je l’avais, rien n’était perdu, un peu comme Scarlett avec Tara et Rhett, j’avais ma famille et l’art. Je vous ai déjà parlé de lui dans un article consacré à la sortie de 5. ∅, son dernier album en date, alors je ne vais pas épiloguer sur le sujet ! Sauf pour rajouter que c’est à chaque fois une véritable bouffée d’oxygène que de le revoir sur scène et d’entendre cette voix qui a toujours eu sur moi, un effet si apaisant !
Et donc ?
Beaucoup d’artistes, de spectacles et de personnes sont entrées et sorties de ma vie en 14/15 ans. Mais j’ai toujours eu un lien avec ce spectacle. Parce qu’au delà des répercussions artistiques, il y a eu tous ces débordements sur ma vie privée !
Le connard utile (et les autres), ce que j’ai apprit aujourd’hui, sans en saisir le sens il y a 14 ans :
Ce qui était anecdotique pour une jeune fille de 17 ans en « couple » pour la première fois allait devenir un schéma récurent … Le début de la dépendance affective ? Jugez plutôt :
A quelques heures de ma première heure de stage avec Stéphane J., toujours dans mes nuages, j‘étais sagement en train de regarder MON DVD (du spectacle en question, vous l’aurez comprit) dans MON salon, chez MES parents, quand mon ex (copain à l’époque) m’a rendu une visite surprise (de quoi tu te plains ? sur le principe c’est gentil me direz-vous), est entré sans sonner au portail, ni frapper à la porte d’entrée (bah non sur le moment ça ne m’a pas choqué mais maintenant si… c’était déjà très intrusif) sans me dire bonjour jette un œil sur l’écran et me gratifie d’un merveilleux « bébé qu’est ce que j’ai fait pour mériter ça ? »
=> OK on ne peut donc pas m’aimer avec mes goûts. Moi qui me frappais les « concerts » de hard rock pour lui faire plaisir, je n’avais pas le droit de regarder une comédie musicale seule et tranquille chez moi…
Donc pour qu’on m’aime faut que je me planque…
Ma vie sentimentale partait bien…
Et puis il y a le reste :
À chaque fois que j’avais l’impression que ma vie partait en vrille (choix à faire, disputes, peines de cœur, maladie, deuil), que je manquais d’énergie, que je me sentais perdue ou seule face aux évènements (même en étant entouré(e) on peut se sentir seul), je me refaisais le film, je m’accrochais à ces souvenirs, à ces rencontres (artistiques et humaines : toutes les fans ne sont pas à jeter il y a des gens merveilleux qu’on peut rencontrer aux spectacles) , à ces signes, à la danse. Je me disais que je m’étais déjà montré plus forte que prévu et qu’il n’y avait aucune raison pour que je n’y arrive pas de nouveau.
Aujourd’hui je pense que tout ça est fini, la boucle est bouclée c’est Gérard, (petit vestige d’arrête de pleurer Pénélope 2), j’ai bien avancé dans ma reconstruction et, je profite des spectacles sans en avoir besoin. Juste l’envie et le plaisir et forcément j’arrive au bout de ma folie Autant en Emporte le Vent en tant que tel.
Je suis là, debout, à vos côtés (parce que je vous aime quand même) ; mais plus pour les mêmes raisons.
Un grand, très grand MERCI à vous tous, qui avez joué le jeu du running gag, de la famille aux amis en passant par les artistes, vous vous reconnaîtrez…
Vous qui avez accueilli avec tant de bienveillance l’enfant qui avait besoin de s’exprimer une dernière fois sur ce sujet !

ps : désolée pour l’incohérence totale de cet article… mais vous noterez qu’il est tout à fait cohérent avec l’incohérence de toute cette histoire !