Dans exactement 10 jours, toutes les passionnées de danse orientale de France et de Navarre ont rendez-vous au Grau du Roi pour la 6e édition du désormais incontournable et surtout inimitable Oriental Marathon Festival. Un week-end intense et festif, avec pour seuls mots d’ordre : passion, bienveillance et bonne humeur.
Soirées à thèmes, invités prestigieux, galères et meilleurs souvenirs, l’organisatrice de choc et de charme, Sharon Mesguich nous dit tout sur son événement unique en France !
Qui est Sharon ?
De Montpellier Sharon Mesguich est organisatrice d’événement depuis une douzaine d’années et directrice artistique de l’Oriental Marathon Festival depuis six ans.
Danseuse, professeure et chorégraphe à la renommée internationale, Sharon se distingue par son énergie de feu et ses chorégraphies enjouées, pétillantes et solaires ! Mais elle est aussi empreinte d’une grande sensibilité et d’un altruisme sans égal.
♥ Comment est né l’oriental marathon ?
J’ai toujours aimé organiser des évènements, ça fait maintenant, ouh là là, 14 ans que j’ai commencé à créer des spectacles et stages, j’ai toujours été patiente, observé les autres spectacles ou festival pour faire petit à petit, quelque chose de bien, à mon image !
Pas de copiage, je voulais créer mon univers ! Le festival qui m’a plu le plus, c’était celui de Eilat Festival de Orit : festif, tout ce que j’aime, mais pour moi il fallait aussi qu’il y ait du sérieux, pas juste de la fête !
J’aime avant tout le coté « social » de notre art ! Je voulais que les gens se réunissent dans le beau et chaud sud.
Le nom « Marathon » est venu quand avec mes amis de l’association on a commencé à écrire le programme de l’édition 1 et Sabine a dit « mais c’est un vrai marathon » et voilà (rire).
♥ Comment se lance t-on dans un tel projet ? Est ce que les créneaux classiques de soutien suivent (banques, subventions etc…) ou faut il se débrouiller tout seul ?
Mauvaise nouvelle : pas de soutien financiers !
La danse orientale en France n ‘est pas prise au sérieux, toujours ce coté « couscous boulette » associé tristement à nous danseuses !
Alors au début j’étais énervée, surtout quand tu as un frère qui fait un festival, un court métrage et qui a des milliers d’euros comme aide de la région.
Mais j’ai fait sans et finalement tu en en sors encore plus grandie, plus fière de toi … tu mets des sous de coté car tu n’as pas de filet de secours …
♥ Comment expliques-tu le succès, qui plus est international, de ton festival ?
Je pense que c’est un mélange de rigueur et et de bonne humeur…
Les gens ont confiance en moi et je les en remercie !!
Ensuite j’ai la chance d être invitée un peu partout dans le monde pour danser et enseigner, du coup je fais beaucoup de connaissances … et surtout j’adore repérer les vraies passionnées ! Les pseudos stars ne m’intéressent pas 😉
Et puis j’ai aussi la chance d’être bien entourée … Yaël Zarca, ma meilleure amie et psy aussi, Mayodi, Hakim, Sophie et mes adorables bénévoles qui sont là pour moi…
J’ai aussi la chance d’avoir beaucoup d’amis dans ce milieu et de très bons artistes qui me suivent et me soutiennent …
Le festival a grandi en 6 ans lieux, professeurs, spectacles … Tu passes d’un budget qui te parait énorme au début, 7000€ à 40 000€ (rire).
♥ Quels risques prend t-on a organiser ce genre d’événements ?
TOUT !
Ta vie professionnelle et ta vie perso car il ne faut pas oublier que c’est un gros stress, que tu dors, manges, parles : festival ! Il prend beaucoup de place dans ta vie et tu n’as pas un salaire comme un chef d’entreprise, car tu travailles tout le temps dessus, c’est plusieurs casquettes en même temps.
Des fois je me saoule moi même (rire) !
1 an de travail à temps plein et les gens ne s’en rendent pas toujours compte je pense …
♥ Quelles ont été tes plus grosses craintes ?
Que les gens ne soient pas content … qu’ils soient déçus ou pire, qu’ils se lassent … ces craintes sont toujours présentes dans ma tête … c’est pourquoi je me prends la tête à me renouveler, à avoir toujours des nouvelles idées … !
Rien n’est acquis ! Tout peut changer ! Notre époque fait que les gens s’ennuient vite ! Tout va trop vite !
♥ Le succès attire les jalousies et les critiques, comment gères-tu cela ?
Ben, au début je partais au quart de tour, après tu relatives …
Si on ne t’aime, pas tant pis … Par contre faut pas pousser mémés dans les orties car j’ai quand même un tempérament de feu (rire)
Et puis avec le temps tu deviens plus mature 😉 et tu n’écoutes que le positif …
Il y a plusieurs années, j’ai travaillé pendant 2 ans en tant que directrice artistique dans une grosse boite de nuit où j’ai tout créé, de la déco, au dj, danseuses, soirées, … entourée d’hommes et de mafia qui te traitet comme de la merde car tu es une nana qui a plein d’idées ; et crois moi ça m’a rendu bien plus forte 😉

♥ Quels conseils donnerai-tu aux gens qui veulent se lancer dans l’organisation d’événements ?
Ne rentrez pas là dedans ! Faut être soit riche, soit folle (rire) !
Plus sérieusement mon conseil : soyez attentifs et à l’écoute des gens, pas juste à ce que vous, vous aimez!
Mon moteur c’est l’amour, la passion, l’adrénaline, un peu de folie … si vous n’avez pas ça, ça ne peut pas marcher ! Soyez sérieuse car organiser c’est vraiment difficile !
♥ Quel est ton plus beau souvenir de l’OMF ? Ton pire ?
Des beaux il y a en plein !
Je vais en citer quelques uns : les délires de création sur les finals de spectacle comme les sumos, le opa égyptian style, mes artistes invités qui jouent le jeu à se ridiculiser, ça j’adore !
Voir tant de passionnées réunies ensemble, au festival et heureuses, et qui s’éclatent !
Mes pires :
Quand une artiste-un artiste 😉 que je n’inviterais plus jamais, m’a demandé beaucoup plus d argent sans réelle raison !
Quand Ihlan (danseur et mon assistant au festival ) s’est foutu un doigt dans l œil en donnant son stage au tout début du festival alors qu’il devait m’aider sur plein de choses et que du coup il est parti car il avait la cornée arrachée !!! Cette année il est interdit pour lui de toucher le visage (rire).
Quand il y a eu la guerre en Ukraine et que Dariya et Aleksei ont fait tout le tour d’Ukraine pour venir quand même venir au festival ! Respect !
Quand mon costume, une heure avant le spectacle, a disparu, ou quand les musiques du show des stars ne passaient plus à 30 minutes du départ du show! Celui qui m’a sauvé c’est Mayodi …
J’ai pleuré en loge ( je pleure rarement ) et j’avais plus de force, et je voulais plus danser ! Et il m’a dit « tu danses pas ? alors moi non plus » ! OK, alors je suis allée tout de suite me faire maquiller ! Et il a tout arrangé !
♥ Si c’était à refaire qu’est ce que tu changerai ?
Rien 🙂
Ah si, prendre le temps de préparer mes solos (rire).
♥ Qui rêverai-tu d’inviter (mort/vivant/ à la retraite) ?
Problématique budget, mais je rêverais d’inviter Dina et son orchestre …
Et sinon Samia Gamal et Farid pour ma mère 
Mais je suis vraiment ravie de mes choix d’artistes pour l’instant 🙂
♥ Qui sont tes inspirations en DO ?
Pas trop d’originalité : Naïma Akef, Dina et Fifi abdou pour les années 90.
Sinon Mayodi, Yaël Zarca, Sahar Samara , Khaled Mahmoud, Tommy King, Esmeralda, Dariya … Yen a trop 🙂
J’aime vraiment beaucoup de styles, mais avant tout j’aime la personnalité et le charisme d’un artiste !
♥ Tu es déjà en train de préparer l’édition 2019, alors que l’édition 2018 à lieu dans quelques jours, peux-tu nous donner des indices sur ce qu’il va s’y passer ?
Oh oui j’y suis depuis 3 mois (rire) ! Il aura lieu au casino du grau du roi du 25 au 28 ou du 26 au 29 avril 2019.
Un indice ? Parmi les têtes d’affiche, un professeur que j’adore vraiment beaucoup, humainement et professionnellement , il était à la 1ere édition du festival 😉
♥ Comment vois-tu évoluer l’OMF ?
Objectif : Rester à l’écoute, m’améliorer, intéresser plus de public, un vrai orchestre, et toujours surprendre et innover !!!
♥ Songes-tu à une « dernière édition » ou profites tu du moment présent ?
C’est pas mon truc le moment présent suis une maniaque de l’organisation et des projets 🙂
Franchement je ne vois pas de Fin (rire) ! Je suis accro !
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Un grand merci Sharon d’avoir prit un moment pour moi au milieu de ton emploi du temps de dingue !! Et d’avoir répondu avec la franchise et la fraîcheur qui te caractérisent !
Quant à nous mes Paillettes, on se retrouve là-bas ? La Companie Kenouz Yaël et moi vous y attendons de pied ferme !

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Publié par Miss Sissi Hart
Chargée de Communication - Sud de la France - Passionnée de spectacle vivant, épicurienne, vivante, paradoxale, danseuse, cynique, romantique... Râleuse mais attachiante bref : moi :D
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