Passion Photo, Passion Spectacle

La photo de spectacle

Bon comme vous le savez sûrement, je suis une dingue de spectacle vivant et de photographie.

Mon kiff ultime est donc de photographier des spectacles et des concerts (de façon tout à fait personnelle, pour mon plaisir, mon évolution et mettre en valeur les gens que j’aime ou que j’admire).

Puisque vous semblez aimer mes photos, et que certaines Paillettes me demandent des tuyaux en off, j’ai décidé d’être sympa (pour changer) et de partager avec vous 2/3 petites choses que j’ai apprises avec le temps, entre technique et surtout bidouillage perso.

Tout d’abord, à toutes les bonnes âmes qui me disent « mais tu ne profites pas » :  je profite à ma façon !

Certains ont besoin de tout commenter (« oh t’as vu il a levé le braaaas » => oui je suis pas aveugle et on regarde le même spectacle), de manger des chips ou du pop corn (de façon très discrète et distinguée => plus tu veux être discret plus tu fais du bruit c’est bien connu), d’autres restent tout le spectacle le visage fermé, sans rire ni réagir et vont te dire à la fin « c’était merveilleux j’ai adoré » => et bah montre le bordel !, d’autres vont chanter à tue-tête => j’en aurai giflé quelques un(e)s, d’autres pleurent, rient et ont les yeux qui brillent => #coupable

… bref chacun profite à sa façon, moi, une fois que j’ai bien pleuré, j’ai besoin de créer.

Voilà, c’est dit !

A l’époque où j’utilisais mon bridge, et que je voulais obtenir de beaux portraits, j’ai farfouillé sur Internet (#googleestmonami) et autant vous dire que je n’ai pas trouvé grand chose, pire, quand je cherchais avec la spécificité bridge, tous les sites étaient catégoriques : impossible.

Mais impossible n’est pas Sissi haha !!

Toutes les petites astuces que je vais vous donner sont valables aussi bien pour le bridge, que pour le reflex, en fait du moment que votre appareil photo est équipé de modes semi-automatiques ou manuels vous pouvez vous adapter !

En spectacle j’utilise uniquement le mode semi-automatique « Vitesse » (S ou TV selon vos appareils photos).

L’appareil règle l’ouverture et les ISO à sa façon.

De toute façon ces deux notions sont encore supers floues pour moi (comme une grosse partie des photos mwhaha), surtout en spectacle où tout va trop vite pour changer tous les réglages, quand on est amateurs comme nous (les pros ou les déjà bien avancés, vous n’apprendrez rien de plus ici)

Petite définition d’abord, la vitesse : en gros la vitesse détermine la quantité de lumière que votre appareil va absorber…

Plus la vitesse est lente, plus l’obturateur reste ouvert longtemps, plus la lumière rentre, plus l’image sera lumineuse (champ lexical de la lumière bonjour).

Cela sous entend donc une mise au point plus longue : votre sujet et votre appareil photo doivent être le plus immobile possible.

Donc vous l’aurez compris, en plein spectacle, on ne va pas demander à notre danseur préféré de taper la pose, installer le trépied et partir sur pause longue.

Notre sujet va vite, bah nous aussi !

Donc on augmente la vitesse… mais qui dit augmentation de la vitesse dit ??

Dit ??

Oui toi là bas ?!

Bravoooo, perte de luminosité !

Les éclairages de salles de spectacles sont généralement suffisants. Je commence par shooter autour de 1/250, après j’adapte (j’augmente ou je réduis, la petite molette est facilement accessible su mon boîtier et me permet de faire le changement sans y penser) en fonction des tableaux, de la vitesse de mon sujet, de ce que je souhaite comme rendu et des couleurs utilisées.

Les ISO sont faits pour compenser cette perte de lumière (plus les ISO sont élevés plus l’image va être éclaircie… mais attention au bruit, ce petit rendu piqué pas net net en fond d’image, surtout sur les noirs…)

Quand je shoote sur des spectacles que je connais (ou des artistes que je connais), je sais d’avance ce que je veux (situation, mimiques, émotions…), et donc j’essaie en amont de créer l’image dans ma tête avant de la mettre dans le boitier, et j’ai droit à plusieurs essais avant de réussir (ou non, y a des photos que j’ai jamais réussi à faire, et d’autres que j’ai choppé vraiment par hasard, c’est aussi là tout charme de la photographie).

C’est d’ailleurs parce que j’ai toujours eu cette tendance à créer l’image dans ma tête que je me suis intéressé à la technique : comment obtenir ce que je veux

Il y a aussi des tableaux spécialement faits pour la scène, et à moins d’être photographe accrédité et pouvoir bouger dans la salle, on aura jamais le rendu exact depuis notre siège…

Et on a pas toujours la possibilité (ni les moyens) de voir plusieurs fois le même spectacle, tout ça pour réussir une photo.

La lumière rouge on en parle ???

Il est possible de contrebalancer un peu le rouge des spots par le réglage « tungstène » dans la balance des blancs. Je ne comprends absolument rien à la balance des blancs pour le moment, mais tout ce que je sais, c’est que le bleu de ce réglage sauve des vies permet d’atténuer un peu le rouge.

Et ça pour le coup, même si c’est pas miraculeux, ça reste quand même assez utile !

Bon à savoir : Plus le plan sera serré, moins l’objectif laissera entrer de lumière. On ne shoote donc pas un portrait et un plan large de la même façon, avec le même réglage.

Les portraits parlons en, ou pas, j’adore, j’en ai fait ma « spécialité »…

Par facilité surtout, une seule personne sur la photo = une seule tête à gérer (sérieux, regardez la galère des photos de groupe, y en a toujours un qui fait une gueule pas possible quand l’autre se trouve absolument canon...), pas de mains, pas de pieds, pas d’extrémités = on réduit les risques de flous !!

Du coup je crois que cela va mériter un article complet rassemblant ce que j’ai pu apprendre et ce que mon instinct m’a dicté !

Évidemment, il est plus facile de photographier un chanteur, seul, qui bouge très peu, dont on peut facilement anticiper les réactions et les mimiques (sur 3 ou 4 minutes de chansons t’as le temps de prendre la température émotionnelle), qu’un grand spectacle (j’ai fait mes premières armes reflex sur Priscilla Folle du Désert), avec toujours une dizaine de personnes sur scène, des bras, des jambes, des têtes, des plumes et autres petits « troubles mise au point » !

Comme je vous l’ai dit, Internet ne m’ayant pas beaucoup aidé, j’ai en fait décidé de rassembler toutes les infos de photos « classiques » et de les adapter aux spectacles, m’inspirer des photos de mariage aussi m’a paru une bonne idée…

On ne choisis pas les conditions lumières et décors (Église, temps, salle des fêtes de Trifouillis les Bains), on ne peut pas crier « coupez, on la refait« , on a toujours Tata Gigi qui se met à parler au moment de déclencher ou tonton Jojo pour encore croire, qu’en 2018, les oreilles de lapin sont de bon goût (même en 92 c’était pas de bon goût tonton !!) ; et surtout il faut arriver à chopper l’émotion juste : donc être attentif ET réactif !

Je vous invite donc à parcourir aussi les portfolio, a surfer sur internet, à être curieux en fait, l’inspiration se cache partout… Surtout là où on ne l’attend pas.

Les spectacle de jour !

je n’avais pas vraiment prévu de vous en parler, jusqu’au 7 juillet …

La galère ! Quand je suis allée voir  mes chers Génération BoysBand (oui encore, mais en version concert cette fois) à Somain (c’est le Nooooooord), j’ai expérimenté les joies de la photo de spectacle version fête de la bière jour.

« Fastoche, de quoi qu’elle râle la dame« , me direz vous (et je l’ai pensé aussi) et bah que Nenni…

La lumière du jour change (fin de journée, nuages, soleil qui bouge… bah oui, logique, scène légèrement… à contre jour… il aurait été dommage qu’ils chantent avec le soleil dans les yeux ceci dit…).

Les lumières de scène, bougent, changent et sont difficilement identifiables en plein jour…

Tout ça a quand même franchement perturbé tous les chakras de mes réglages… et les miens par la même occasion.

Bah oui, j’étais en extérieur, objectif côté soleil, et je visais une scène, ombragée, avec des spots qui bougent, c’était quand même assez nouveau comme situation…

Rajoute à ça le sempiternel problème du blouson noir sur le fond noir qui bouffe la lumière (surtout sur le p’tit brun mat de peau qui m’aura bien fait galéré #merciallan) une fois le jour tombé (et les blousons aussi), j’ai réussi à me ressaisir…

J’me suis pas laissée faire ! C’est qui le chef hein ! J’ai augmenté la vitesse, je crois que je ne suis jamais monté aussi haut (400/450) et j’ai aussi joué avec la compensation de l’exposition (petite réglette qui obscurci ou éclairci selon le côté choisi).

(ah oui, pensez à bien lire le guide d’emploi de votre appareil, c’est pas super glamour sur la table de chevet, ceci étant est-ce qu’une table de chevet c’est glamour ?, mais c’est quand même super pratique pour associer les termes vitesse/exposition/ouverture/ISO etc… à la réalité de son boîtier)

Mais c’était pas gagné, même en plein jour, avec un reflex, j’ai du flou et du déchet …

Pour ne rien vous cacher, j’ai dû faire 800 et quelques photos pour être vraiment contente (sentimentalement parlant) d’une soixantaine (techniquement, tout serait à jeter sauf une ou deux vraiment pas mal).

IMG_5403.jpg
Celle-ci a officiellement rejoint mon album « postérité »

 

Et puis comme un défi n’arrive jamais seul, uniquement armée de mon 18-200 mm je n’ai pas pu faire de portrait comme je l’aime, du coup j’ai aussi du revoir mes composition et mes envies.

 

C’était un joli défi, avec des modèles pas trop trop désagréables et plutôt coopératifs ; au départ galère, mais expérience validée !

Bon après pour le même résultat ou presque, vous pouvez toujours vous mettre en mode automatique et prier, mais ce n’est pas le but quand on achète un beau bébé qui nous a coûté un rein et une licorne.

Spectacle et photo et émotion

N’étant pas une photographe pro, je reste le petit être humain hybride, moitié terrien moitié artiste, qui pleure et s’émotionne d’un pas grand chose…

J’ai donc parfois aussi expérimenté la photo en train de pleurer… bon sans grands résultats on va pas se mentir.

Mais surtout, plus j’aime quelqu’un, plus je rate ses photos je me mets une pression folle (alors que bien souvent le modèle en question ne m’a rien demandé), bien évidemment, c’est là que je foire tout, et que je ne ressens rien à la lecture de mes propres photos, de gens que j’aime…

Imaginez donc un peu le miracle que ça a été de sauver quelques portraits de Sardou lors de son dernier de chez dernier tour de chant, surtout debout, avec plein de monde autour (et devant), bonjour la stabilité, les émotions, et le petit coup de pression de « ce moment n’arrivera plus jamais ma fille alors te loupe pas« , l’avantage c’est que, suivant le monsieur depuis mon plus jeune âge, je connais un peu ses mimiques et expressions, du coup je savais à peu près d’entrée quel portrait je voulais (et je l’ai eu !!).

Par contre toutes les photos « spontanées » comme les petits coucous, les larmes etc… je les rate assez souvent parce que je ne suis pas encore assez experte pour changer mes réglages en un quart de seconde…

Du coup ça va dans le dossier souvenir et ça n’en sort jamais… Sauf peut-être ici, pour vous… je ne sais pas encore… et puis à certains moments, avec les lumières et la spontanéité on tombe sur des pépites… Comme avec le duo Scratch/Ben Akl sur le final de Priscilla Folle du désert :

Même combat quand on me « commande » des photos… envie de bien faire oblige, j’en perds ma signature.

Pourquoi ? parce que j’essaie de me mettre dans la tête du « commanditaire » et de ce qu’il aimerai avoir comme photo… mais la vérité, c’est que si les gens me demandent de faire des photos pour eux, ils « commandent » aussi mon style non ?

Mais bon, fichu syndrome de l’imposteur oblige, je ne me sens jamais à la hauteur.

Être danseuse, modèle ET photographe

Alors évidemment, et je considère ça avant tout comme un atout, quand je suis photographe : je suis aussi danseuse, comédienne… bref je fais de la scène.

Du coup de façon quasi innée, j’arrive à savoir quand déclencher (en fait j’me demande quelle photo j’aimerai voir de moi, et surtout qu’est ce que je ne voudrai pas voir) .

En danse, quand un mouvement arrive sur sa fin c’est à ce moment là qu’il faut déclencher (l’avantage de programmer son mode rafale c’est que tu peux commencer un peu avant et finir un peu après pour être sûre d’avoir vraiment l’apogée du mouvement).

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Quoi prendre en photo quand on ne connaît pas d’avance ce que l’on va voir ?

Les spectacles sont riches en émotions, en situations plus ou moins visuelles et une chanson dure au moins 3 minutes… C’est là qu’il faut être super réactif…

Il y a de quoi faire… Commencez par prendre des moments « faciles » à la fin d’une chanson par exemple, l’émotion normalement y est a son maximum et les artistes se pâment sous nos bravos nous laissent toujours un moment de répit.

Pendant les saluts où tout le monde souris et à les yeux qui brillent (et que la lumière est suffisante pour ne pas galérer).

Il y a toujours un moment de « pause » dans une chorégraphie ou une chanson, pendant ce temps là il est plus simple de shooter, mais ce sont des moments furtifs qu’il faut savoir anticiper. Attention toutefois au bruit des reflex, si c’est un moment ultra émouvant et silencieux… évitez de déclencher… Par contre faites vous plaisir au milieu des rires, vous passerez inaperçu ou presque.

Autre petit détail, les gens qui parlent sur les photos de famille, c’est moche, sur les photos de scène aussi. C’est toujours tentant de shooter vers celui qui parle ou qui est en lumière, mais dites vous que la personne qui reçoit la phrase doit tenir un rôle et un personnage et que donc, elle est super intéressante à photographier aussi.

Dans le cas d’un chanteur soliste, soit il est beau quand il chante et il peut très bien y avoir des moments forts la bouche ouverte…

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Vincent Niclo, au bridge Fujifilm S2000HD

Soit on trouve toujours un moment de silence, un regard inspiré, un sourire…

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Un sourire j’ai dit… Canon 760D
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Petite pause entre deux couplets Canon 760D
Bal des Vampires Stéphane métro
C’est cette photo qui a été un déclic pour moi – prise au brigde Fujifilm S2000HD

Ultime et dernier conseil.

Mais selon le moi le plus important.

Laissez tomber la technique, enfin, n’oubliez pas votre instinct.

Si vous aimez un cadrage peu conventionnel, ou si vous trouvez que ce flou là rend bien ou ne gâche pas la photo… Gardez-là…Après tout, la photographie est un art, une interprétation de la vie, un regard personnel que l’on pose sur les choses, sur les gens… Si ça vous parle à vous, c’est l’essentiel…

A trop vouloir comprendre la technique, j’en avais oublié le plaisir de créer… De chopper un moment inattendu…

J’ai toujours la trouille de montrer mes photos, surtout celles dont je suis le plus fière (d’ailleurs certaines se trouvent dans cet article).

Pourquoi ? Parce qu’il y aura toujours une bonne âme (professionnelle ou non) pour vous dire que la photo que vous chérissez pour X ou Y raison n’est pas terrible, qu’elle aurait pu être mieux cadrée, mieux exposée, mieux retouchée… quitte à vous crever le cœur parce pour vous elle est parfaite, perfectible, mais parfaite…

Cette bonne âme a sans doute raison… mais on est pas photographes professionnels, on veut juste mettre en valeur les sujets qu’on aime, alors on continue de shooter tata Paulette pour son 84ème anniversaire, on s’entraîne sur les 2be3, mais surtout, on kiffe la vie !

 

Voilà mes Paillettes, vous en savez autant que moi sur la photographie de spectacle.

Ah oui, au fait, si on vous dit photos interdites, ça résout pas mal de vous soucis…

J’espère que ces quelques petites astuces vous aurons été profitables, n’hésitez pas à me faire part de vos retours, ou de vos astuces à vous aussi !

miss sissi hart

 

 

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